J’ouvrai mes yeux dans une chambre nouvelle et inconnue. Ce sentiment était spécial. J’avais l’habitude de ne plus dormir chez moi mais cette fois c’était pour une longue durée et le confort de mon lit me manquait. Le confort de la richesse. Je me retournai dans mon lit n’ayant aucune envie de me lever. C’était comme ça avec moi si je n’avais pas envie je ne voyais pas pourquoi je devais me forcer. Personne ne m’avait jamais contrainte à rien malheureusement et surtout pas moi. Je plongeai la tête dans mon oreiller. J’étais là pour bosser certes, apprendre certes, mais reprendre mes cours me dégoûtait pas mal. A peine arrivée que je souhaitais tout abandonner. J’étais tellement faible.
Je souris dans le noir. Mon réveil sonna. Je soupirai. N’empêche avoir une raison pour me lever me donnait du courage. J’étais arrivée la veille et je n’avais fait qu’entre voir mon nouveau cheval qui broutait au loin au pré. Un palefrenier l’avait rentré pour moi : je devais ranger mes affaires. Je me levais donc finalement après être restée plus de vingt minutes supplémentaires. Oui j’allais être en retard, tant pis. Et puis je n’avais pas vraiment d’heures on était le week end, fallait juste que je m’occupe d’Hollywood.
Une fois prête je claquai la porte de mon appartement et descendis les escaliers en trottinant un peu. Réveiller mon corps c’était ce qu’il me fallait. J’avais toujours du mal avec les réveils même lorsqu’ils étaient tardifs. Une fois dehors je tirai la langue à la pluie, j’avais l’habitude de cette dernière. Je trottinai doucement sur place puis décidai d’aller faire un petit jogging.
Je rentrai à l’écurie trempée et finalement me dirigeai dans ma chambre après de prendre une douche, me changer et sécher mes longs cheveux. Non je vous interdis de dire que je repoussais au mieux possible la rencontre avec l’alezan. Une fois prête cette fois je mettais ma culotte d’équitation, mes chaps et bottes et pris ma bombe. Cette fois j’y allais vraiment.
Je marchai d’un pas vif sous la pluie afin de rejoindre l’écurie où se trouvait Hollywood. J’arrivai finalement à son box. L’étalon releva la tête à mon arrivée. Il semblait assez paisible pour un pur-sang. Je connaissais bien sûr la réputation de ces chevaux. Ma voix trahit ma petite panique
« Hey dude on va y aller hein ? »
D’accord je n’avais jamais fait de courses hippiques avant et je n’étais jamais montée sur un cheval de course. Je ne savais même pas si j’allais tenir en selle avec sa puissance. Pourtant il semblait assez calme comme cheval. J’entrai dans le box un petit sourire aux lèvres pour me donner consistance. Je glissai ma main le long de l’encolure puissante du cheval qui me dépassait de plusieurs têtes. Il était si beau. Je sortis mais ne fermai pas la porte derrière moi, j’accrochai une chaîne en argent afin de l’empêcher de sortir et j’allais chercher un sac de brosses.
A mon retour Hollywood s’amusait avec le cliquetis des chaînes. Je souris il était trop mignon. J’accrochai mon sac à la porte et commençai le pansage. L’étrille en fer à la main j’enlevai les saletés sur la robe caramel du cheval. Il avait peu de tâches pour mon plus grand bonheur, il ne s’était pas roulé dans la boue du pré. Je pris ensuite la brosse dure et m’attaquai aux jambes qui étaient moins propres mais quelques minutes après la boue qui avait séchée tomba à mes pieds sous forme de poussière. Hollywood semblait observer mes moindres mouvements. Je pris finalement la brosse douce pour faire briller la couleur de l’étalon. Bien sûr mes efforts étaient inutiles car il pleuvait dehors mais il était hors de question que je sorte de l’écurie avec un cheval sale. Je valais mieux que ça quand même. Un bruit me fit sursauter, quelque chose était tombé. Je me retournai pour remarquer que l’étalon s’amusait doucement avec mon sac de brosse. J’arquai un sourcil de mécontentement mais il ne sembla pas s’en soucier. Je souris, fis non de la tête et rattrapai le sac que je replaçais. Ensuite s’en suivi un jeu entre moi et l’étalon. Ce dernier cherchait à faire une bêtise mais me regardait toujours avant de la faire attendant de voir si j’allais le disputer. Ce que je faisais bien sûr.
Je réussis tout de même à faire le pansage en intégralité puis je le sellai. Les selles étaient si légères je n’avais pas l’habitude. Lui semblait l’avoir car il se laissa faire sans rien dire. Finalement je lui mis la bride et le sortis du box. Il me suivit d’un bon pas mais ne semblait pas tellement nerveux, heureusement pour moi, il me rassurait. Aidée d’un homme qui était là par hasard, je me juchai sur le dos de l’animal. Bon ça ne devait pas être plus compliqué que sur une autre selle n’est ce pas ? Je pris le chemin de la balade, peu rassurée de me lancer directement sur une piste où il avait l’habitude de s’élancer.
Heureusement l'écurie était équipée en tout. Le palefrenier, en me voyant revenir crasseuse, à pieds et mouillée en conclus que ça s'était mal passé mais ne dit rien. J'enlevais ma bombe et la selle de l'étalon. Je posais tout cela sur le box et j'attachais mes cheveux en queue de cheval. Le solarium n'était pas activé, je conduisis Hollywood dessous et l'allumait. Heureusement qu'il était patient ce cheval avec moi sinon il ne m'aurait pas supporté. Je profitais aussi de la chaleur du solarium pour sécher. Ce truc était un miracle. J'aidais l'eau à s'en aller avec un couteau de chaleur.
Une fois secs la boue aussi s'était collée. Pour moi peu importe mais pour lui ce n'était pas la même chose.
J’éteignais le solarium et pris un bouchon qui traînait pas là. Je frottais activement sur les jambes de mon cheval. La poussière qui tombait me fit sourire. J'aimais voir que mon travail servait à quelque chose. Je passai tout de même un coup sur toute sa robe, puis un coup de brosse douce aussi. Je curai ses sabots et je sentis la patience d'Hollywood mise à rude épreuve lorsque commença à jouer avec les deux chaînes qui l'attachaient.
Je lui fis un petit bisous sur le front et le détachais. J'avais pas fais sa queue mais tant pis. Je le marchai quelques minutes avant de le rentrer tout de même. Passer de la chaleur au froid pouvait être nocif. Une fois dans le box, je mis sa couverture. J'hésitai à mettre des bandes mais décidai finalement qu'elles ne serviraient à rien, il ne s'était pas beaucoup dépensé. Je lui donnai une carotte puis m'en allai du box avec tout l'équipement. Je rangeai cela et rentrai à mon appartement d'un pas las.
A peine arrivée, j'enlevai mon pantalon, mon tee-shirt, m’assis sur mon lit et finalement tombai à la renverse. Quelques minutes après je m'endormis tout en pensant : il faudra prendre un cours.