Dédicasse ♣ ♀

14 janvier 2014 :

Ce jour, je m’en souviendrai à tout jamais. Depuis que j’avais quitté le haras de mon père pour me consacrer à ma propre académie, je ne m’étais accordé que peu de temps pour moi. C’était sur le point de changer. Désormais, j’étais l’heureux propriétaire d’une magnifique pur sang, une jument soi-disant caractérielle nommée Dédicasse. Drôle de nom, n’est-ce pas ? Certes. Mais il lui allait tellement bien. Sa robe grise était magnifique sur les photos que j’avais vues. Je savais qu’elle m’attendait dans l’écurie. Je pris donc un pas rapide puis poussa la grande porte en bois qui fermait l’écurie des propriétaires. Pour l’instant, j’étais le seul. La pauvre jument devait s’ennuyer, sans copains d’écurie.

Nos regards se croisèrent. Elle était encore plus belle qu’en photo. Aucun bruit ne se faisait entendre dans l’écurie, c’était le calme total. On s’observait, sans bouger. Je laissai se dessiner un sourire sur mon visage tandis que la jument, enfin ma jument hennit. Elle tapa contre la porte de son boxe avec son antérieur gauche. Je m’approchai d’elle pour lui caresser l’encolure, et l’observer de plus près. Elle était grande, très grande pour un pur sang, mais elle était parfaite pour moi et mon mètre quatre-vingt. Quand mes doigts effleurèrent son encolure, elle fit une tentative de me mordre. Mais j’avais la chance d’avoir de bons réflexes et j’avais pu retirer mon bras à temps. Quelle saloperie ! Notre histoire commençait bien. Elle se mit à faire des tours dans son box, en se cabrant légèrement à plusieurs reprises. Elle était très nerveuse, comme beaucoup de pur sang. J’étais aussi forcé d’avouer que cette jument n’avait que trois ans, et donc avait encore un mental de bébé. Malgré tout, elle restait attentive à moi, observant tous mes faits et gestes.

RAPHAËL : « Tu veux prendre l’air ? » demandai-je.

Dédicasse se mit à gratter le sol en secouant la tête. C’était un bon début, elle comprenait ce que je lui disais. Je m’absentai quelques secondes pour prendre une couverture de pré, un peu plus chaude que la couverture d’écurie qu’elle avait actuellement sur le dos. Je la posai sur la porte. La jument la renifla, puis la fit tomber de mon côté. Je la reposai et elle tenta de nouveau, mais je levai la main pour l’en dissuader. Elle essaya de me mordre, avant de reprendre ses mini-cabrés. J’ouvris la porte du box. J’entrai doucement, me méfiant de ce que cette pouliche pouvait faire. Elle m’observa dans un premier temps. Je commençai à détacher les sangles de sa couverture, et vis des dents passés à quelques millimètres de mon blouson. Un petit regard noir en sa direction déclencha chez Dédicasse une ruade. Elle était dominante, mais ça ne me dérangeait pas. J’avais choisi une jeune avec du caractère justement parce que je n’aimai pas les chevaux trop simples. Je réussis à lui enlever la couverture, malgré les tours qu’elle faisait dans son box. Qu’est-ce que ça serait quand je l’emmènerai jusqu’au pré. Je troquai la fine couverture contre une plus épaisse et la posai sur le dos de ma jument. Celle-ci s’impatientait de plus en plus. J’étais presque persuadé qu’elle avait compris qu’elle allait enfin sortir de son box. Après un dur moment où j’ai du éviter les coups de dents, les coups de boules et les coups de sabot, j’avais enfin réussi à lui attacher sa couverture. J’attrapai un vieux licol et ouvrit la porte du box.

RAPHAËL : « Tu vas pouvoir te défouler sur quelqu’un d’autre que moi saloperie. » dis-je avec le sourire.

Elle me bouscula pour sortir, sans aucune hésitation. Heureusement pour moi, j’avais un bon équilibre. Je lui mis un petit coup de longe sur le poitrail, mais ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Le chemin jusqu’au pré allait être très sportif.



→ SORTIE AU PRÉ ←




De retour à l’écurie, j’attachai Dédicasse devant son box. Elle bougeait, se tournant d’abord à droite, puis à gauche. Je l’avais attachée avec une longe de chaque côté, histoire d’être tranquille et qu’elle ne tente pas de me mordre dès que je m’approcherai. Je lui enlevai sa couverture sans problèmes. Je m’éloignai quelques secondes, juste pour prendre mon chariot sur lequel était posé tout mon matériel. Je commençai par sortir mes brosses. La jument s’était bien roulée, j’avais donc du boulot pour enlever la terre présente sur sa tête et son encolure. Je passai environ une demi-heure pour avoir une jument propre. Je lui posai des bandes aux quatre membres. Elle était jeune, donc certainement encore sensible, je ne voulais pas l’user alors qu’elle avait toute la vie devant elle. Je lui posai un tapis, puis la selle, la basique selle de course que mon père m’avait offerte. J’attachai une bricole à la selle pour éviter que celle-ci recule. Ensuite, je détachai le licol pour lui mettre autour du coup et lui mit le filet. Pour le moment, je voulais tester un mors à aiguille basique, avec un filet sans muserolles. Il était essentiel de savoir comment elle réagissait au contact avant de lui mettre un mors sévère ou bien de lui ficeler la goule. Elle était prête. Je mis ma toque, pris ma cravache et l’emmenai marcher devant l’écurie, afin d’échauffer son dos. Dédicasse était impatiente. Elle s’agitait, elle était encore plus nerveuse que lorsque je l’avais emmené au pré. Je demandai à un palefrenier de m’aider à monter dessus. Le bon caractère de ma jument fit qu’elle leva très généreusement ses postérieurs une fois que je fus posé sur son dos. Mais elle n’allait pas m’avoir comme ça, il lui en faudrait plus.

RAPHAËL : « C’est partit ! » dis-je impatient de découvrir la saloperie sur la piste..



→ ENTRAÎNEMENT AVEC LEV ←




À SUIVRE. JE POSTERAI LA SUITE UNE FOIS LE RP AVEC LEV FINI, J’ENVERRAI UN MP À CELUI QUI AURA NOTER LE DÉBUT DU RÉSUMÉ